Le soja est parfois au cœur des débats. Entre ceux qui l’accusent de tous les maux et ceux qui le défendent, difficile donc de s’y retrouver.
Comme les conseils que nous recommandons dans nos articles, conférences, formations, consultations… ne sont pas basés sur des croyances mais sur des connaissances, nous avons analysé les études sur le sujet.
Pourquoi le soja fait-il débat ?
En cause, les isoflavones (génistéine et daidzéine) qu’il renferme des substances appelées aussi « phyto-œstrogènes » car elles ont une structure proche des hormones femelles, et sont capables d’occuper les récepteurs de ces hormones. Cela leur vaut d’être accusées par certains de provoquer différentes affections, par exemple des pubertés précoces, cancer du sein,…
Ceux qui prétendent cela n’ont pas compris que les phyto-estrogènes se comportent en fait comme des MODULATEURS des récepteurs aux estrogènes.
- Si Hyperestrogénie > les phytoestrogènes vont permettre de diminuer le taux E2
- Si Hypoestrogénie > les phytoestrogènes vont permettre d’augmenter le taux E2
En cas d’hyperoestrogénie, les phyto-oestrogènes de soja ont un effet anti-oestrogénique en empêchant l’attachement de l’oestradiol à son récepteur (molécule cousine qui s’intercale) => les phytooestrogènes et la vitamine B6 sont les modulateurs physiologiques de l’accrochage au récepteur Diminue ainsi l’imprégnation oestrogénique qui est positivement corrélée au risque de cancer du sein. !!! Le soja prévient les cancers hormono-dépendants !!! |
D’autres rôles +++ du soja :
- Effet anti-oxydant : ils réduisent le 8OHDG
- Effet géno-protecteurs, font diminuer le 8OHDG
- Effet cardio-protecteur : Normalisent le profil lipidique, les phytooestrogènes ont un effet anti-lipidique (hausse du HDL et baisse du LDL)
- La consommation de soja est cardioprotecteur car la lécithine de soja émulsifie et favorise l’excrétion du cholestérol
- Prévention de cancer hormono-dépendant, en Asie, relation inverse entre le taux des catabolites de phytooestrogènes urinaires et taux de cancers du sein. Et ce parce que les Asiatiques sont protégés par une consommation précoce, dès la puberté !
- Petit rôle oestrogénique (5%) > intéressant au moment de la ménopause
- Le soja est une bonne source de protéines végétales
- Effet anti-oestrogénique (95%) en empêchant l’attachement de l’oestradiol à son récepteur (molécule cousine qui s’intercale)
Il est facile d’intégrer progressivement des produits à base de soja dans son quotidien : yaourts au soja (au bifidus), soja cuisine et tofu soyeux qui peuvent aussi servir de base de sauces, pâtes à tartiner à base de soja et d’algues, galettes de tofu aux légumes, etc.
Pour parfaire votre arsenal, n’hésitez pas à augmenter votre consommation de légumes secs, de graines de sésame ou de lin, qui apportent des lignanes, un autre type de phyto-œstrogènes.
L’épidémiologie montre qu’une consommation accrue de soja diminue l’incidence de cancer du sein et de l’utérus de 5 à 10 fois.
Plus longue et prolongée est la consommation de soja, moindre sera le risque de développer un cancer du sein. Au plus précoce est cette consommation (l’adolescence), au plus efficace est la protection !
Voir l’étude :
Ces études permettent de cesser de déconseiller,mais au contraire de conseiller, le soja alimentaire.Cela ne valide par contre pas les compléments en phyto-oestrogènes chez les femmes ayant ou ayant eu un cancer du sein pour lesquels les études amènent à rester plutôt prudent et ils restent particulièrement contre-indiqués en cas de prise de tamoxifène. |
Remarque :
Le cancer est une maladie multifactorielle très complexe, (car plusieurs facteurs agissent conjointement) que l’on comprend encore mal. J’ai écrit un article très complet afin de vous donner les principaux facteurs (reconnus scientifiquement) dans la genèse d’un cancer.
Je rappelle aussi que contrairement à ce qui a été affirmé par des agences mal informées, la consommation de soja ne féminise pas les garçons.
Messina M et al, Soybean isoflavone exposure does not have feminizing effects on men: a critical examination of the clinical evidence, Fertil Steril, 2010, 93 (7) : 2095-104